Objets à Histoires

En Corse, durant les grandes vacances les gens se rendent dans leur maison familiale au village afin de retrouver grands-parents, oncles et tantes, cousins plus ou moins éloignés… Dans cette maison de village, chaque génération a apporté sa pierre, l’arrière-grand-père a racheté les pièces du haut au vieux cousin qui ne venait plus, la grand-mère a sacrifié ces économies pour créer la salle de bain, la grande tante y a accrocher ces tableaux de paysages, quant au père, c’est lui qui a investi dans le canapé du salon. Ici chaque meuble, chaque objet, raconte une histoire.

Alors quand il a fallu inventer un concept pour Sant’amanza, cette définition de nos maisons de village s’est révélée être une évidence ! Il fallait recréer la maison familiale que tout un chacun quitte à chaque période de vacances, pour mieux la retrouver lors de son séjour suivant.« 

Pour cela, il me semblait difficile de recréer cette âme que je recherchais dans mes souvenirs en me rendant dans le géant suédois de l’ameublement… ; alors, oui, inventer ce décor a été très long. Il m’a demandé beaucoup de patience, j’ai commis des erreurs, j’ai appris, je me suis emballée, j’ai déchanté, j’ai essayé, j’ai été déçue, j’ai recommencé, j’ai écumé les brocantes locales tout comme celles des internet, j’ai fouillé dans la maison de ma grand-mère, j’ai vidé la cave de mes parents et récupéré des meubles chez moi qui me semblait mieux s’intégrer au  cadre que je souhaitais créer à Sant’amanza, j’ai traité poncé repeint et déplacé ces « antiquités » de nombreuses fois (finalement la salle de sport est un concept largement surfait)  …ça a été énormément de travail mais quel bonheur ! Alors lorsque vous passerez à table, il se peut que la chaise sur laquelle vous êtes assis est appartenu à mon grand-père !

Même si ces heures à chiner et/ou à réfléchir pour réutiliser telle porte ancienne comme meuble de salle de bain ou tel miroir comme placard étaient essentielles à la décoration intérieure du projet afin de correspondre à l’atmosphère que je souhaitais donner à ces maisons ; restreindre l’achat d’ameublement neuf, tout en favorisant au maximum les circuits courts semblaient être tout autant fondamentales au projet pour rester en cohérence avec l’esprit des lieux : c’était nos premiers pas vers une démarche de développement durable.

 

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